avec Frédéric GUGELOT, professeur d’histoire contemporaine, université de Reims Champagne-Ardenne (URCA).
Alors que la tendance à une profonde décatholicisation se poursuit au cours du 20e siècle, que la sécularisation s’achève et que les fidèles se font rares, ne peut-on évoquer le catholicisme que sous l’angle de la crise, tant les affaires semblent secouer l’Eglise, crimes sexuels, argent, intégrisme, au tournant du 20e et 21e siècle ? L’Église a donc dû réagir face aux changements induits par la modernité issue de la Renaissance, de la Réforme et de la Révolution dont le système de pensée s’articule autour de l’individualisme et de la sécularisation, plus largement sur la modification de l’emprise de la religion sur la vie sociale. Le catholicisme est une religion d’autorité dans son positionnement doctrinal comme dans son organisation. La foi des fidèles est une foi prescrite par un édifice dogmatique dont la définition et l’explication dépendent du magistère qui installe donc une coupure majeure entre Église enseignante et Église enseignée. Cette coupure atteint son sommet entre Pie X et Pie XII dans la première moitié du XXe siècle. Les fidèles ont élaboré leurs propres ressources face à ces profondes mutations alors que la papauté renouvelait ses approches entre le concile Vatican II, les multiples voyages de Paul VI et Jean-Paul II et l’oscillation entre le festif et l’émotionnel du pèlerin (JMJ) et l’approfondissement d’une foi plus personnelle.
Cycle « Évolution de la place du religieux en Europe.»