Conférence animée par Bruno STREIFF, metteur en scène, historien d’art et essayiste.
Entre 1496 et 1498 Léonard de Vinci peint une ses fresques les plus célèbres : la Cène pour le réfectoire des moines de Santa Maria delle Grazie à Milan. Toujours prêt à innover, il n’utilise pas le « fa presto » habituel qui assure la pérennité des fresques, aussi son œuvre va-t-elle très vite se dégrader, au point qu’on ne compte plus ses rénovations. Quoi qu’il en soit, nous sommes face à une des plus grandes œuvres du Maître. A la prise de risque technique, Léonard ajoute la prise de risque théologique dans la représentation du dernier repas du Christ : utilisation de la perspective, portraits des apôtres et leur disposition par rapport au Christ, évacuation d’accessoires indispensables dans une Cène, mélange des temporalités etc… On comprend les réticences des moines à la réception de cette réflexion théologique personnelle qui fait fi des règles officielles. Une illustration emblématique de la peinture comme « cosa mentale » (chose de l’esprit) chère à Léonard.
Entrée libre