Avec Bruno STREIFF
Conférencier et écrivain, ancien metteur en scène d’opéra.
Pour Saint Augustin « c’est par une femme que le poison a été versé à l’homme et c’est par une femme que le Salut lui est offert ». Eve et Marie complémentaires comme le suggère le fameux palindrome Eva/Ave. Peu à peu les peintres des Annonciations souligneront le lien, plaçant Eve dans le jardin de Marie. Le néoplatonisme rappellera également que le serpent de la tentation symbolisait déjà le mal dans la religion égyptienne. Par ailleurs, elles ont Vénus pour lointaine parente dont les amours ne font pas oublier la volonté d’apporter paix et bonheur aux mortels. Pècheresse et bienfaitrice, comme une sorte de synthèse anticipée d’Eve tentatrice et de Marie pleine de Grâce.
Un trésor pour l’imaginaire des peintres qui dès la Renaissance dépasse de loin la réflexion purement théologique. Les représentations de ce trio dévoilent également l’évolution des rapports entre hommes et femmes dans l’histoire de l’occident.
